Jacques Girard

Chez Monsieur Pastena. D’abord on était accueilli avec un immense sourire chaleureux. Vincent cessait son travail du moment, car il travaillait tout le temps, pour être avec vous. Tout en prenant les mesures, il posait des questions. Comment tu le veux? Veux tu une poche ici ou là? Tes initiales sur les poignets? Il voulait nous faire plaisir jusque dans les petits détails. Il était minutieux. Il y avait quelque chose de sacré dans sa façon de faire, de concevoir. Rien n’était laissé au hasard. Et le jour de l’essayage final, c’était la fête, car tout nous allait comme un gant. Il m’amenait devant le miroir et disait: Alors, Jacques, tu aimes? Et quand je disais: Parfait, il affichait son grand sourire, fier d’avoir accompli son travail. Monsieur Pastena était un grand artiste. Au théâtre, comme dans la vie, j’étais fier de porter ses vêtements. Je me considère chanceux de l’avoir connu et apprécié. Mes plus sincères condoléances à sa famille et ses amis.